Rétrospective
Astérix – 1983 à 2017
Bis
Repetita placent*.
Il
faut profiter des bonnes choses et reprendre ce que l'on aime.
Quand on est sur une
excellente lancée, un studio de jeux vidéos ne s'arrête pas là.
Après le succès fulgurant du premier Astérix sur Master System
(voir épisode 8), Sega remet le couvert avec un deuxième opus sur
sa machine 8Bits et le moins que l'on puisse dire c'est que les
joueurs en auront pour leur argent.
Épisode
9 : Astérix and the Secret Mission– Master System, Game Gear–
1993.
C'est à nouveau Tomozou Endo qui est en charge de cet épisode et il nous témoigne une fois de plus de son savoir- faire. La popularité d'Astérix en Europe étant relativement élevée depuis la sortie du premier opus sur cette console, Sega tentera d'exploiter au maximum les capacités de sa console 8Bits. Si l'on devait résumer cet épisode, on pourrait se contenter de dire qu'il s'agit d'Astérix de 1991 mais supérieur en tous points. Pourtant, il est à noter que la presse et les fans du premier opus ont été partiellement déçus de ce jeu. Non pas qu'il soit mauvais, bien au contraire, mais parce qu'il s'éloignerait trop du jeu original et ne procurerai pas de sensations aussi puissantes. Ce que nous allons examiner.
Le premier élément
du jeu à noter par rapport à son prédécesseur est la faculté du
changement de personnage. Tout comme dans la version de 1991, il est
possible de choisir d'incarner au choix Astérix ou Obélix.
L'originalité du jeu posée par rapport à son modèle de travail (à
savoir Super Mario Bros. sur NES) était que chaque personnage
disposait de caractéristiques propres et de chemins différents.
Astérix and the Secret Mission conserve ce système et offre une
plus grande variété dans les différences de niveau. Par exemple,
lors du niveau de l'abordage du bateau pirate, Astérix est une
planche de surf et doit éviter les poissons qui lui sautent dessus
tandis qu'Obélix est dans un niveau sous-marin proche du premier
jeu. Le système est même enrichi puisque le niveau après le bateau
pirate est différent en fonction du personnage choisit. Astérix
part en Helvétie tandis qu'Obélix se retrouve en Egypte. La variété
est d'autant plus grande qu'inventive, et surtout respectueuse de
l’œuvre originale.
Ceci dit, un élément manque à l'appel par rapport au premier jeu, il n'est plus possible d'incarner Idéfix car il n'y a plus de bonus stage... Autre élément dommageable, la durée de vie du jeu a été grandement raccourcie ainsi que sa difficulté. Alors que le premier jeu nécessitait environ deux heures pour le finir, celui-ci ne vous demandera qu'un peu moins d'une heure. Et encore, ceci tout en connaissant le trajet par cœur ainsi que les énigmes parsemées dans le jeu.
Car oui, si le jeu
perd en durée de vie, il serait faux de dire qu'il en est moins
difficile. Astérix présentait un certain challenge mais celui-ci se
répétait niveaux après niveaux. Dans ce jeu, nous devons à la
fois être adroit lors de nos sauts mais aussi avancer dans certains
niveaux aux allures labyrinthiques. Par exemple, l'équivalent des
tremplins dans Mario sont des jets d'eau qui nous propulsent soit
dans les nuages soit à l'étage supérieur mais certains ne sont pas
assez puissants. Il faut donc chercher un levier pour les réactiver.
Autre système
repris et approfondit, les potions (utilisées exclusivement par
Astérix car Obélix est tombé dedans quand il était petit.
Comment ? Vous ne saviez pas ? ). Astérix va ramasser au cours
de son aventure différentes potions. La jaune lui donne une force
surhumaine capable de détruire les rochers, la rouge sert d'explosif
(pratique pour détruire les obstacles ou créer des plate-formes sur
l'eau) et sert à faire évaporer l'eau pour accéder aux étages
inférieurs, la bleue sert à stupéfier les adversaires pendant un
court instant. Le système est plus évolué que dans le premier jeu
où ce dernier ne proposait qu'un équivalent de la potion rouge et
constitue une richesse de gameplay supplémentaire.
Quant à parler du
gameplay, celui-ci aussi évolue. Les personnages incarnés ont gardé
les coups dont ils disposaient. Ils peuvent frapper, sauter, écraser
leurs adversaires à la manière d'un Ducktales sur NES ( en sautant
puis en appuyant sur frapper). Ceci dit, ils évoluent également.
Obélix peut se servir de ses menhirs comme équivalents aux potions
d'Astérix (en suivant les mêmes touches, ils servent de projectiles
ou à créer des plate-formes sur l'eau), ils peuvent courir en
gardant la touche frapper enfoncée, et ils peuvent surtout effectuer
un double saut. C'est en cela que le jeu peut paraître plus facile
que le premier car la faculté de corriger un saut mal calculé grâce
à un double-saut est très pratique. Cependant, cela ne rend pas
certains passages plus faciles. Notamment la cale des pirates par
exemple, le premier endroit du jeu où vous aurez probablement à
recommencer le jeu. Combinez cela aux énigmes et niveaux vastes et
labyrinthiques, le jeu peut se venter d'être aussi difficile que son
prédécesseur mais dans un tout autre registre.
Sur le scénario, il est assez original. Panoramix le druide n'est plus prisonnier des romains mais est face à un tout autre dilemme proche du film Astérix et les Indiens. Panoramix le druide est à court de potion magique ! Si César parvient à l'apprendre, c'est à coup sur l'invasion... Pour éviter cela, Astérix et Obélix doivent trouver les herbes nécessaires pour faire la potion. Mission dangereuses... Il leur faudra traverser des mers et des fleuves, des forêts et des déserts, des tempêtes et des ruines, tous infestés de romains. À titre comparatif, le jeu est assez proche d'Astérix et la Potion Magique (voir Épisode 3), mais ayant été totalement oublié par les joueurs, il peut être considéré comme inédit et surtout convenable.
Les graphismes sont
toujours aussi soignés et respectent encore plus la patte d'Albert
Uderzo au point de pousser la Master System dans ses derniers
retranchements. En effet, les niveaux sont bien plus soignés et
regorgent de détails mais il arrive que ces derniers, trop
complexes, provoquent quelques ralentissements. Les animations sont
quant à elles parfaitement fluides. Un seul petit soucis est à
noter quant aux niveaux en eux mêmes. Il existe certains passages
secrets alors que rien n'indique leur présence. Par exemple dans le
niveau deux, alors que l'on doit activer un levier pour augmenter la
puissance d'un jet d'eau, ce dernier est affiché derrière un mur.
Or, il est possible de tout simplement passer au travers du mur pour
activer le levier alors que rien n'indique que l'on pourrait le faire
car c'est un mur comme les autres. Seul un instinct de joueur
pousserai à chercher comment y accéder car il n'y a visiblement
aucun autre accès.
Autre aspect visuel
cette fois-ci non pas raté mais plutôt étranger, celui de certains
ennemis. Aucun commentaire n'est à faire quant aux boss ou aux
romains. Après tout la bande dessinée a été retravaillée et
étudiée pour être pensée comme un jeu. Aussi on peut pardonner
les romains volants ou les corbeaux qui lâchent des romains mais les
têtes de morts volantes un peu moins car elles n'ont fait aucune
apparition dans l’œuvre. Sauf peut être dans le film Les 12
Travaux d'Astérix dans l'antre de la bête. Mais cela n'explique en
rien pourquoi un type d'ennemi est basé sur Kiçah le fakir. Vous
tomberez de temps en temps sur ce fakir qui lance quelques boules de
feu. Peu logique quand on sait qu'il s'agit d'un des protagonistes
d'Astérix chez Rahazàde. Encore moins logique quand on sait que
lorsqu'on a finit le jeu, c'est ce dernier qui nous ramène au
village en tapis volant pour rapporter tous les ingrédients à
Panoramix. Mais bon, le jeu regorge de grandes qualités alors nous
pouvons bien en faire abstraction.
Enfin dernier aspect du jeu, le niveau sonore. Les bruitages sont dans la norme d'une Master System mais les musiques sont elles bien plus riches que dans le jeu de 1991. Au point même que le module sonore de la console (jugé inférieur à celui de la NES) arrive à l'égaler par moments et même à le surpasser. Les musiques sont très agréables et correspondent bien aux ambiances installées par les graphismes tout aussi chatoyants.
Sachez également
que comme pour Astérix sur Atari 2600 (voir épisode 1), ce jeu a
été porté en 1996 sous un autre nom. À la différence qu'il est
cette fois-ci le jeu original et qu'il aura été porté sous une
autre licence. Au Brésil, Astérix étant peu connu, il aura été
vendu sous le nom de As Adventuras da TV Colosso, un show
télévisé brésilien très apprécié mettant en scène des
marionnettes un peu comme le Muppet Show ou Sésame Street.
Pour conclure,
Astérix and the Secret Mission est un excellent jeu de la Master
System. Plus aboutit techniquement mais hélas plus court, il aura
beaucoup moins marqué les possesseurs de la console. Et c'est très
franchement dommage car il respecte tout aussi bien l’œuvre que
son prédécesseur. Mais Tomozou Endo a tenu sa promesse. Astérix
était en vogue pour marquer le jeu vidéo, et la qualité de cet
épisode a bien prouvé qu'il en était capable. Mais comme beaucoup
le savent, les meilleures choses ne durent jamais bien longtemps.
À suivre.
Fiche Technique :
Nom : Astérix and the Secret Mission
Date de sortie en France : 1993
Éditeur : Sega Europe
Développeur : Sega
Intérêt en ludothèque : 5/5
Intérêt en Collection : 2/5
Côte : 7€ en loose
20€ complet
20€ complet
Sources :
- 101Hardcore_Gaming.net, article Astérix.
- 101Hardcore_Gaming.net, article Astérix.
- Astérix.com, section le musée des jeux vidéos
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