vendredi 9 juin 2017

L'Histoire d'Astérix en jeux vidéos - Episode 8

Rétrospective Astérix – 1983 à 2017

Sega, c'est plus fort que toi !

1991 est décidément une très bonne année pour Astérix. L'album La Rose et le Glaive se vend à plus de deux millions d'exemplaires, son parc à thème accueille plus d'1,4 million de visiteurs, Konami développe un des meilleurs jeux d'arcade du moment et voici que Sega développe à son tour un jeu qui restera dans les mémoires comme un des meilleurs jeux de la Master System.

Épisode 8 : Astérix – Master System, Game Gear– 1991.





Ce n'est pas une excellente année que pour Astérix, puisque Sega enchaîne également les hits notamment avec Sonic the Hedgehog. Sega Europe en profitera pour redonner de la popularité à la firme et sa console 8Bits en adaptant une des mascottes les plus populaires d'Europe, Astérix le Gaulois. Le jeu est encore aujourd'hui considéré comme un des meilleurs jeux de son support et pour cause, le directeur de développement du jeu n'était autre que Tomozou Endo à qui l'on doit entre autre le jeu sur Michael Jackson, Moonwalker et Castle of Illusion Starring Mickey Mouse. Un curriculum vitae qui pèse donc. Le jeu n'a été distribué qu'en Europe et en Amérique latine, l'oncle Sam et le pays du soleil levant n'ont donc pas pu connaître la notoriété du jeu avant l'arrivée d'Internet...





Si le jeu a tellement marqué les esprits, c'est non seulement dans sa réalisation globale mais également parce qu'il respecte l'univers dont il est tiré d'une façon exemplaire. Concernant le système de jeu, vous avez la possibilité de choisir d'incarner Astérix ou Obélix au début de chaque niveau (à l'exception du premier acte qui fait office de tutoriel). Idéfix est également jouable, lorsque vous collectez 25 os durant les niveaux classiques, vous avez accès à un niveau bonus qui vous permettra de faire le plein de pièces, de sangliers et de vies supplémentaires.


Quand on voit la faculté de changer de personnage, on pourrait s'attendre à une bête différence graphique comme le choix d'incarner Mario ou Luigi dans le premier Super Mario Bros. Mais non, chaque personnage a ses propres caractéristiques. Astérix et est plus petit qu'Obélix, peut se faufiler dans des passages étroits et il peut utiliser des potions qui lui servent d'explosifs (un peu comme dans Castlevania sur NES). Obélix lui est plus fort et peut démolir les blocs de pierres d'un coup de poing, là où Astérix doit utiliser ses explosifs. Il peut également se servir d'un menhir comme projectile à faible portée, ce qui peut notamment servir pour créer une plate-forme éphémère sur l'eau.

De plus, le jeu se sert de cette dualité de gameplay pour proposer deux niveaux totalement distincts. Là où Astérix aura un niveau dans une grotte faisant penser aux souterrains dans Super Mario Bros., Obélix sera dans la même grotte mais sous l'eau comme dans les niveaux aquatiques de Super Mario Bros.

Un romain déguisé en fleur qui sort de terre, quelle idée saugrenue ! ^_^

Ce mur ne résistera pas à quelqu'un de suffisamment gr... fort,
suffisamment fort, c'est ça !

Vous l'aurez compris, en terme de gameplay Astérix emprunte beaucoup à Super Mario Bros. qui a posé toutes les bases du jeu de plate-forme 2D moderne. Toutefois il emprunte à beaucoup d'autres jeux, notamment à Castlevania pour les potions, mais aussi à Power Blade sur NES dont le but est de trouver une clé qui permettra d'ouvrir la porte vers le niveau suivant. En effet, à côté des niveaux classiques à scrolling horizontal, le but de certains niveaux sera de trouver une clé pour progresser dans l'aventure.


Un gameplay savamment dosé, riche et surtout précis. Les sauts sont facilement gérables à la manière d'un Super Mario Bros. et la difficulté est correctement dosée et progressive. Sachant que la manière
de combattre les boss change également d'un boss à l'autre. Par exemple le premier boss, un sanglier, doit être battu en le frappant tout bêtement tandis que le second boss, une sorte de lutin-gaulois, sort de trous en trois exemplaires et il faut frapper le bon pour lui infliger des dégâts.




Les niveaux sont entrecoupés de petites vignettes qui font énormément penser à la BD et le trait d'Uderzo est extrêmement bien respecté. Tant par les ''cinématiques'' que par les niveaux. L'aspect des romains est très fidèle, tout comme le level design des niveaux. Toutefois, bien que le jeu soit excellent, il faut reconnaître qu'il emprunte un peu trop à son modèle Super Mario Bros. Des niveaux à scrolling imposé, des niveaux sous-marins, des blocs de pierre et des pièces, des puits à la place des tuyaux... S'il y avait un reproche à faire au jeu, ce serait bien de trop s'inspirer de son modèle... Même l'histoire est un ersatz du kidnapping de la princesse Peach, le scénario est identique sauf qu'au lieu de Bowser on a Jules César et au lieu de Peach, le pauvre druide Panoramix.



Un scénario pourtant classique et dans la norme puisque quand on y réfléchit, beaucoup de jeux de cette époque ne se résumaient qu'à sauver quelqu'un (Double Dragon, Super Mario Bros., Puzzle Bobble, etc).

On s'attendrai presque à croiser un banc de Cheep Cheep.
Une cinématique sur Master System.


Pour ce qui est du sound design, les musiques sont d'une remarquable qualité. Les thèmes passent sans soucis du gai et enjoué à oppressant et sinistre. Chaque musique sait s'adapter à la situation comme le ferait Super Mario Bros. Et alors que copier son aîné lui faisait défaut dans les autres points, retrouver cette même sensation de musiques parfaitement adaptées lui vaut un point d'honneur.

Enfin, la durée de vie du jeu est excellente. Elle est rallongée d'une part par les niveaux bonus avec Idéfix. Mais également par le fait que le niveau soit différent selon que l'on prenne Astérix ou Obélix. Ainsi, ayant fini le jeu une première fois avec un certain personnage, on peut être tenté de recommencer le jeu avec l'autre personnage et avoir accès aux autres niveaux. Rejouer au jeu par plaisir ou par nostalgie devient alors très agréable.

Pour conclure, Astérix sur Master System est un excellent jeu en tout points. Sans égaler la version arcade de la même année, il s'impose quand même comme un must-have de la console. Musiques excellentes, graphismes étonnamment fidèles (vu les capacités techniques de la console), scénario classique sans risque et excellente durée de vie, Astérix semble être bien parti pour marquer l'Histoire du jeu vidéo. Enfin, cela va-t-il durer ?

À suivre.


Fiche Technique :
Nom : Astérix 
Date de sortie en France : 1991
Éditeur : Sega Europe
Développeur : Sega
Intérêt en ludothèque : 5/5
Intérêt en Collection : 2/5
Côte : 5€ en loose
          15€ complet

Sources : 
101Hardcore_Gaming.net, article Astérix.
Astérix.com, section le musée des jeux vidéos


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