mardi 21 février 2017

L'Histoire d'Astérix en jeux vidéos - Episode 5

Rétrospective Astérix – 1983 à 2017

Le pays des mille et une heures de jeu...

Les micro-ordinateurs prennent de plus en plus d'ampleur dans le milieu du jeu vidéo, la nouvelle génération composée des Atari ST, des Amiga 500 et des premiers PC rivalise sans aucun problème avec les consoles de jeux. Au point que l'on commence à les utiliser pour des tâches plus techniques comme nous le ferions aujourd'hui, pour de l'animation par exemple. Pour note d'ailleurs, la célèbre émission DK TV sur France 2 animait Donkey Kong avec des Atari ST. Mais le principal périphérique de cet outil reste encore le jeu vidéo. Après avoir passé la main à Beam Software, Coktel Vision reprend le flambeau de la saga Astérix en se basant sur le 28ème album de la série : Astérix Chez Rahàzade.

Épisode 5: Astérix Chez Rahàzade – Multi Support – 1987.





Sortit sur PC, Atari ST, Amiga 500, Amstrad CPC , Thomson MO5 et Commodore 64, le jeu a au moins la particularité d'être relativement similaire de versions en versions. Pas de vraies différences graphiques à noter, seulement que les images de l'album sont plus ou moins pixelisées en fonction de la puissance de la machine. Ce qui est notamment flagrant sur les versions Amstrad et Commodore. Mais au moins, le jeu reste le même, que ce soit au niveau du gameplay, le scénario ou le sound design.




Le jeu est scindé en deux parties bien distinctes. La première et la plus importante consiste en un jeu de Point'n Click où vous revisiterez l'album de façon très fidèle. Il est intéressant d'ailleurs de noter que ce jeu est le seul jeu Astérix à se baser uniquement sur un album et ce de façon stricte (à la différence d'Astérix et la potion magique qui lui s’inspirait d'Astérix le Gaulois mais dans les grandes lignes seulement). Vous devrez cliquer sur les bons personnages et choisir les bonnes répliques aux nombreux dialogues du jeu pour parvenir à temps en Inde pour sauver la princesse Rahàzade. La deuxième partie est beaucoup plus ''amusante'' car elle consiste en une parodie de Pac-Man. En effet, il vous arrivera de faire quelques escales durant votre voyage où vous vous retrouverez à terre dans un camp romain, sur un bateau pirate ou dans une ville perse avec des objectifs diverses. Récupérer des sesterces (pour rembourser Moralélastix dans Astérix et le Chaudron ?) ou éliminer les ennemis présents comme des romains ou des gladiateurs.

Ici, pas de réel écran-titre, le jeu démarre directement sur la première image de l'album (Amstrad)

L'avantage premier est donc une fidélité parfaite au scénario de la bande-dessinée, et juger ce scénario reviendrait à juger celui de la BD, mais ce n'est pas le but de la rubrique. On remarquera quelques libertés toutefois prises afin de rallonger la durée de vie. En effet, comme le jeu consiste en un Point'n Click, vous avez beaucoup de possibilités de déroulement du jeu. Mais l'album n'est pas si long (et surtout le voyage en tapis volant qui ne fait que quelques pages). Il a donc fallu rajouter d'autres passages pour le jeu et notamment de très nombreux atterrissages en catastrophe au dessus d'un camp romain ou pour une chasse aux sangliers.

Le jeu retrace l'album très fidèlement, chose assez rare chez Astérix (Thomson)

Le jeu commence évidemment au village gaulois comme dans l'album et Kiçàh le fakir embarque Astérix, Obélix, Idéfix et Assurancetourix pour l'Inde. Comme tout point'n click, vous devrez cliquer sur un personnage et choisir son dialogue. Certains choix déclencheront certaines escales, d'autres non. Toutefois, certaines escales seront obligatoires car fidèles à l'album (le voyage à Rome, à Olympie ou sur le bateau des pirates). Chacune de ces escales seront entrecoupées de petites escales moins importantes où vous devrez chasser le sanglier ou baffer des romains. C'est simple. Même un peu trop simple d'ailleurs.

Enfin, pas si simple, puisque la moindre petite erreur peur faire chuter Kiçàh dans la mer, et si vous n'êtes pas assez loin dans le jeu, Epidemaïs vous ramènera au village, vous obligeant à tout recommencer.
Les phases en style Pac-Man sont heureusement plus simples. Bon quoi que ! Vous devez échapper aux ennemis qui vous poursuivent évidemment, mais ils n'apparaissent pas deux fois au même endroit et vous non plus, comme cela pourrait être le cas dans un Pac-Man. Ici, vous apparaissez de manière aléatoire sur le plateau de jeu et les ennemis également. Cela ne pose pas de gros problèmes me direz-vous ? Sauf peut-être si les ennemis apparaissent juste à côté de vous, et qu'en à peine 2 secondes, vous vous retrouviez déjà hors jeu. Et vous conviendrez qu'il est difficile en 2 secondes de scruter toute la carte pour trouver votre personnage, les ennemis les plus proches de vous et quel chemin prendre pour les éviter.


D'un support à l'autre, la conversion pique les yeux ! (Atari & Thomson)

Bref, si le gameplay paraît simple, le niveau son et bruitages l'est également. La seule musique que j'ai eu à entendre dans le jeu était au début de l'introduction avec une reprise du thème des 12 Travaux d'Astérix. Et encore, le thème en question n'est reconnaissable que sur Amiga 500 ou Atari ST, la première fois que j'ai essayé le jeu c'était sur Thomson et je n'avais pas reconnu la-dite musique... Autrement, seulement une ribambelle de bips incessants et insupportables (surtout dans les phases puzzle).

Le niveau graphique est partagé quant à lui... Les phases Point'n click sont très fidèles à l'esprit de la bande-dessinée (en même temps ce sont des cases de l'album). Mais la partie puzzle est beaucoup moins travaillée, et alors que nous avions un Astérix relativement détaillé et reconnaissable sur Atari, ici il est méconnaissable tant il est petit composé de peu de pixels. De même pour les ennemis. Seul Obélix est plutôt reconnaissable.
Pour les différentes versions du jeu sur ordinateurs, les versions PC, Atari et Amiga sont presque identiques. Mais les versions Amstrad, Thomson et Commodore sont très (trop ?) pixelisées. Et la qualité des cases de BD qui faisait le charme du jeu s'efface pour laisser place à un ersatz du jeu original.
Plus on avance dans le jeu, la qualité d'image devient cruciale pour suivre l'histoire et pour correctement interagir avec chaque personnage. Point qui devient désastreux sur les ordinateurs peu puissants (Amstrad)

La durée de vie quant à elle est plutôt longue. Comptez de nombreuses fois à recommencer le jeu depuis le début pour éviter une fausse manœuvre, les parties puzzle qui s'enchaînent, etc. Autrement, il vous faudra bien compter 2 à 3 heures de jeu pour le terminer, et encore, cela en connaissant le jeu par cœur.

Mais malgré quelques bonnes idées et une excellente volonté de fidélité à l’œuvre originale, il faut malheureusement conclure sur une fausse note. Le jeu n'est pas franchement mauvais à proprement parler mais cette accumulation de de petites déceptions telles que les bruitages peu travaillés, les cases trop pixelisées, et disons-le la difficulté assez ardue ruinent le plaisir de jeu au point de décourager le joueur d'arriver jusqu'à l'écran de fin. Ce n'est pas un mauvais jeu, mais il est préférable d'être de nature tolérante pour pouvoir pleinement profiter de ce genre de jeu.

À suivre.



Fiche Technique :
Nom : Astérix chez Rahàzade
Date de sortie en France : 1987
Éditeur : Cedic Nathan
Développeur : Coktel Vision
Intérêt en ludothèque : 3/5
Intérêt en Collection : 5/5
Côte : 20 à 40€ en loose
          50 à 100€ complet

Sources : 
- 101Hardcore_Gaming.net, article Astérix.
- Astérix.com, section le musée des jeux vidéos
- CPCRulez.fr

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