Rétrospective
Astérix – 1983 à 2017
Le
pays des mille et une heures de jeu...
Les
micro-ordinateurs prennent de plus en plus d'ampleur dans le milieu
du jeu vidéo, la nouvelle génération composée des Atari ST, des
Amiga 500 et des premiers PC rivalise sans aucun problème avec les
consoles de jeux. Au point que l'on commence à les utiliser pour des
tâches plus techniques comme nous le ferions aujourd'hui, pour de
l'animation par exemple. Pour note d'ailleurs, la célèbre émission
DK TV sur France 2 animait Donkey Kong avec des Atari ST. Mais le
principal périphérique de cet outil reste encore le jeu vidéo.
Après avoir passé la main à Beam Software, Coktel Vision reprend
le flambeau de la saga Astérix en se basant sur le 28ème album de
la série : Astérix Chez Rahàzade.
Épisode
5: Astérix Chez Rahàzade – Multi Support – 1987.
Sortit sur PC, Atari ST, Amiga 500, Amstrad CPC , Thomson MO5 et Commodore 64, le jeu a au moins la particularité d'être relativement similaire de versions en versions. Pas de vraies différences graphiques à noter, seulement que les images de l'album sont plus ou moins pixelisées en fonction de la puissance de la machine. Ce qui est notamment flagrant sur les versions Amstrad et Commodore. Mais au moins, le jeu reste le même, que ce soit au niveau du gameplay, le scénario ou le sound design.
Le jeu est scindé
en deux parties bien distinctes. La première et la plus importante
consiste en un jeu de Point'n Click où vous revisiterez l'album de
façon très fidèle. Il est intéressant d'ailleurs de noter que ce
jeu est le seul jeu Astérix à se baser uniquement sur un album et
ce de façon stricte (à la différence d'Astérix et la potion
magique qui lui s’inspirait d'Astérix le Gaulois mais dans les
grandes lignes seulement). Vous devrez cliquer sur les bons
personnages et choisir les bonnes répliques aux nombreux dialogues
du jeu pour parvenir à temps en Inde pour sauver la princesse
Rahàzade. La deuxième partie est beaucoup plus ''amusante'' car
elle consiste en une parodie de Pac-Man. En effet, il vous
arrivera de faire quelques escales durant votre voyage où vous vous
retrouverez à terre dans un camp romain, sur un bateau pirate ou
dans une ville perse avec des objectifs diverses. Récupérer des
sesterces (pour rembourser Moralélastix dans Astérix et le Chaudron
?) ou éliminer les ennemis présents comme des romains ou des
gladiateurs.
Ici, pas de réel écran-titre, le jeu démarre directement sur la première image de l'album (Amstrad) |
L'avantage premier est donc une fidélité parfaite au scénario de la bande-dessinée, et juger ce scénario reviendrait à juger celui de la BD, mais ce n'est pas le but de la rubrique. On remarquera quelques libertés toutefois prises afin de rallonger la durée de vie. En effet, comme le jeu consiste en un Point'n Click, vous avez beaucoup de possibilités de déroulement du jeu. Mais l'album n'est pas si long (et surtout le voyage en tapis volant qui ne fait que quelques pages). Il a donc fallu rajouter d'autres passages pour le jeu et notamment de très nombreux atterrissages en catastrophe au dessus d'un camp romain ou pour une chasse aux sangliers.
Le jeu retrace l'album très fidèlement, chose assez rare chez Astérix (Thomson) |
Le jeu commence évidemment au village gaulois comme dans l'album et Kiçàh le fakir embarque Astérix, Obélix, Idéfix et Assurancetourix pour l'Inde. Comme tout point'n click, vous devrez cliquer sur un personnage et choisir son dialogue. Certains choix déclencheront certaines escales, d'autres non. Toutefois, certaines escales seront obligatoires car fidèles à l'album (le voyage à Rome, à Olympie ou sur le bateau des pirates). Chacune de ces escales seront entrecoupées de petites escales moins importantes où vous devrez chasser le sanglier ou baffer des romains. C'est simple. Même un peu trop simple d'ailleurs.
Enfin, pas si
simple, puisque la moindre petite erreur peur faire chuter Kiçàh
dans la mer, et si vous n'êtes pas assez loin dans le jeu, Epidemaïs
vous ramènera au village, vous obligeant à tout recommencer.
Les phases en style
Pac-Man sont heureusement plus simples. Bon quoi que ! Vous devez
échapper aux ennemis qui vous poursuivent évidemment, mais ils
n'apparaissent pas deux fois au même endroit et vous non plus, comme
cela pourrait être le cas dans un Pac-Man. Ici, vous apparaissez de
manière aléatoire sur le plateau de jeu et les ennemis également.
Cela ne pose pas de gros problèmes me direz-vous ? Sauf
peut-être si les ennemis apparaissent juste à côté de vous, et
qu'en à peine 2 secondes, vous vous retrouviez déjà hors jeu. Et
vous conviendrez qu'il est difficile en 2 secondes de scruter toute
la carte pour trouver votre personnage, les ennemis les plus proches
de vous et quel chemin prendre pour les éviter.
D'un
support à l'autre, la conversion pique les yeux ! (Atari &
Thomson)
Bref, si le gameplay
paraît simple, le niveau son et bruitages l'est également. La seule
musique que j'ai eu à entendre dans le jeu était au début de
l'introduction avec une reprise du thème des 12 Travaux d'Astérix.
Et encore, le thème en question n'est reconnaissable que sur Amiga
500 ou Atari ST, la première fois que j'ai essayé le jeu c'était
sur Thomson et je n'avais pas reconnu la-dite musique... Autrement,
seulement une ribambelle de bips incessants et insupportables
(surtout dans les phases puzzle).
Le niveau graphique
est partagé quant à lui... Les phases Point'n click sont très
fidèles à l'esprit de la bande-dessinée (en même temps ce sont
des cases de l'album). Mais la partie puzzle est beaucoup moins
travaillée, et alors que nous avions un Astérix relativement
détaillé et reconnaissable sur Atari, ici il est méconnaissable
tant il est petit composé de peu de pixels. De même pour les
ennemis. Seul Obélix est plutôt reconnaissable.
Pour les différentes
versions du jeu sur ordinateurs, les versions PC, Atari et Amiga sont
presque identiques. Mais les versions Amstrad, Thomson et Commodore
sont très (trop ?) pixelisées. Et la qualité des cases de BD qui
faisait le charme du jeu s'efface pour laisser place à un ersatz du
jeu original.
Plus
on avance dans le jeu, la qualité d'image devient cruciale pour
suivre l'histoire et pour correctement interagir avec chaque
personnage. Point qui devient désastreux sur les ordinateurs peu
puissants (Amstrad)
La durée de vie
quant à elle est plutôt longue. Comptez de nombreuses fois à
recommencer le jeu depuis le début pour éviter une fausse manœuvre,
les parties puzzle qui s'enchaînent, etc. Autrement, il vous faudra
bien compter 2 à 3 heures de jeu pour le terminer, et encore, cela
en connaissant le jeu par cœur.
Mais malgré
quelques bonnes idées et une excellente volonté de fidélité à
l’œuvre originale, il faut malheureusement conclure sur une fausse
note. Le jeu n'est pas franchement mauvais à proprement parler mais
cette accumulation de de petites déceptions telles que les bruitages
peu travaillés, les cases trop pixelisées, et disons-le la
difficulté assez ardue ruinent le plaisir de jeu au point de
décourager le joueur d'arriver jusqu'à l'écran de fin. Ce n'est
pas un mauvais jeu, mais il est préférable d'être de nature
tolérante pour pouvoir pleinement profiter de ce genre de jeu.
À suivre.
Fiche
Technique :
Nom : Astérix chez Rahàzade
Date de sortie en France : 1987
Éditeur : Cedic Nathan
Développeur : Coktel Vision
Intérêt en ludothèque : 3/5
Intérêt en Collection : 5/5
Côte : 20 à 40€ en loose
50 à 100€ complet
Sources :
- 101Hardcore_Gaming.net, article Astérix.
- 101Hardcore_Gaming.net, article Astérix.
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