mardi 28 février 2017

L'Histoire d'Astérix en jeux vidéos - Episode 6

Rétrospective Astérix – 1983 à 2017

Panoramix est devenu fou !

Comme nous l'avions vu au précédent épisode, les micro-ordinateurs prennent de plus en plus de place dans le marché du jeu vidéo et du multimédia. Coktel Vision, après un épisode plutôt moyen, décide de remettre le couvert avec un nouveau jeu autour du petit gaulois moustachu basé sur le dernier film d'animation de Gaumont du même nom, dernier de la trilogie Astérix démarrée en 1986 avec Astérix chez les Bretons.

Épisode 6 : Astérix et le Coup du menhir – Multi Support – 1989.





Le jeu est sortit en 1989 sur les plus gros supports techniques de l'époque, l'Amiga 500, l'Atari ST, le Hercules et le PC. Sur le papier, on pourrait s'attendre à un jeu d'une grande qualité comparé à ce qu'il se fait sur consoles à la même époque. Malheureusement, Coktel Vision va nous démontrer qu'un support technique avancé n'est pas toujours signe de qualité. Le premier avantage toutefois par rapport aux précédentes productions du studio est que quelque soit la version choisie, la qualité sera toujours au même niveau pour toutes les composantes du jeu (graphismes, sons, gameplay).

Pour décrire le jeu, on pourrait penser à une sorte de remake d'Astérix et la Potion Magique de l'épisode 3. En effet, bien que les graphismes fussent améliorés, les mécaniques de gameplay ainsi que l'objectif du jeu, voire même l'ensemble du jeu sont copiées sur le premier jeu gaulois de Coktel Vision...

Le scénario est simple, il reprend celui du film de 1989, à savoir une combinaison entre les albums Le Devin et Le Combat des Chefs. Suite à une tentative de capture du vénérable druide par les romains, la situation vire au drame lorsque Obélix provoque leur fuite en jetant un menhir sur ce pauvre Panoramix. De retour au village, les gaulois constatent avec étonnement et inquiétude que leur druide est devenu fou. Tandis que les romains se tiennent tranquilles et que le druide amnésique se repose, un charlatant se faisant passer pour un devin profite de la crédulité des gaulois pour gagner leur confiance. S'en suivra une perte de confiance envers Astérix, Obélix et leur druide qui a en plus oublié la recette de la potion magique.

Le jeu s'ouvre sur une petite animation illustrant la folie de Panoramix. Le seul passage du jeu accompagné de musique...

Le but du jeu est donc simple, explorer les différents tableaux se trouvant aux alentours du village pour récupérer des ingrédients pour fabriquer une potion. Le scénario et l'objectif suivent certes l'esprit du film, c'est en essayant de faire de la potion magique que Panoramix retrouve (accidentellement) la mémoire. Mais ici, le but n'est plus de faire de la potion magique mais bien de lui rendre la mémoire. Et c'est sur ce point que l'on peut commencer à s'attarder. Ce jeu fait beaucoup trop référence à Astérix et la Potion Magique. But identique, visuellement le même principe. Les tableaux sont seulement plus nombreux et détaillés. Et encore, ce n'est pas le plus gros problème. Dans le premier jeu, Astérix disposait d'une liste établie par un Panoramix en bonne santé. Ici, nous devons nous-même chercher des ingrédients au hasard en suivant quelques conseils d'un Panoramix devenu fou.

Trouver tous les ingrédients demandés par le druide ne sera pas toujours suffisant pour espérer le guérir.

En faisant abstraction de cette ressemblance troublante, le jeu commence dans le village gaulois où vous avez la possibilité de vous promener de tableaux en tableaux. Vous pourrez y croiser Cétautomatix qui bat le fer, Ordralfabétix qui vend ses poissons à la criée, quelques villageois et un vendeur d'amphores (original, les derniers vendeur de boissons vus dans un album étaient la petite auberge dans La Serpe d'Or et Orthopédix dans Le Cadeau de César).

Les ingrédients peuvent donc être ramassés dans le village, la forêt ou le camp romain, mais petite originalité, certains peuvent être achetés avec des sesterces. Ces sesterces, vous pourrez en récupérer en jouant aux dés avec des romains dans leur camp ou contre le devin. Petit point sympathique qui fait varier l'expérience de jeu mais qui est hélas relativement court...

L'interface du jeu est très bien pensée.

Mais il reste un petit soucis. Récupérer les ingrédients ne sera pas la tâche la plus compliquée, loin de là. Votre inventaire est relativement imposant, vous avez la faculté de récupérer une serpe d'or pour diminuer votre consommation d'énergie (qui donc baisse plus lentement qu'en temps normal), et avec ce genre de petits items vous pourrez tromper la vigilance des romains, car petit rappel : vous n'avez pas de potion magique ! Il faudra donc jouer sur la ruse.
La mission la plus compliquée sera de combiner les bons ingrédients entre eux pour tomber sur la bonne combinaison qui guérira le druide. Or il existe une bonne vingtaine de combinaisons différentes selon le manuel et chaque ingrédient peut n'être utilisé que trois fois, au delà il faudra aller en rechercher un autre... Problème numéro deux, faire goûter des mauvaises potions au druide à répétition fera empirer son état et à partir d'un certain moment, c'est le game over. Heureusement, il existe un moyen d'éviter le pire, c'est comme dans le film la capture d'un romain en guise de cobaye.

Et c'est là le principal problème du jeu. Certes, les mécaniques sont bien pensées et le jeu suit très fidèlement le film dans toute sa réalisation. Il a même de petites originalités histoire de créer un petit plus à l’œuvre originale. Mais c'est tellement difficile et basé sur le hasard que finir le jeu relève de l'exploit. Comparé à la potion magique, il n'y a pas besoin de se presser puisque Bonemine se fera un plaisir de vous préparer un banquet. Mais le nombre de combinaisons est tellement grand et les ingrédients prennent tellement de temps à être récupérés que cela ruine en partie l'expérience de jeu...

Il faut toutefois s'attarder sur le reste du jeu. Graphiquement, le jeu est magnifique. Tous les tableaux sont soignés, colorés et vivants. Il n'y a rien à dire, les tableaux en forêt font même penser aux plans du film tant ils sont jolis.

Même la version Hercules est plutôt jolie.

Pour le gameplay, le manuel se suffit à lui même pour expliquer les contrôles très simples du jeu, qui se jouent au passage très agréablement sur un clavier. La durée de vie reste quant à elle très honorable puisque la difficulté et les petites phases de jeux de dés l'augmentent sans altérer la qualité du jeu.

La douche froide est par contre au niveau sonore. Le sound design est bien pensé et choisit, mais au niveau des musiques, c'est très pauvre. Seulement une musique : celle de l'introduction. Vraiment dommage.

C'est le constat que l'on peut finalement tirer de ce jeu : vraiment dommage. Il a eu beaucoup de travail visiblement, des innovations, de la réflexion, tout a été pensé pour faire un bon jeu autour de l’œuvre originale. Mais les développeurs ont trop voulu s'en rapprocher et le jeu se retrouve cantonné à sa seule histoire. Aucun autre objectif annexe, pas de fin alternative. C'est uniquement du good ou bad ending... Si on ajoute à cela l'absence de musiques et la difficulté hasardeuse, cela gâche un peu le résultat. De très bonnes idées mais un résultat très très moyen...

À suivre.



Fiche Technique :
Nom : Astérix Le coup du Menhir
Date de sortie en France : 1989
Éditeur : Nathan Logiciels
Développeur : Coktel Vision
Intérêt en ludothèque : 3/5
Intérêt en Collection : 3/5
Côte : 5€ en loose
          20€ complet

Sources : 
101Hardcore_Gaming.net, article Astérix.
Astérix.com, section le musée des jeux vidéos

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