Plate-forme : Playstation
Date de sortie : 4 Novembre 1998
Développeur : Naughty
Dog
Éditeur : Sony
Computer Entertainment Europe
Considéré
à juste titre par bon nombre de professionnels du jeu vidéo comme
étant un des (voire le) meilleurs jeux de la console de Sony, la mascotte
de Naughty Dog revient pour un troisième opus. Bien qu'il n'occupe
que la septième place en terme de ventes sur la machine, ce
troisième volet des aventures du marsupial orange est, à mon sens,
le meilleur jeu de la Playstation. Laissez-moi vous le montrer en
détails.
Le
premier aspect du jeu auquel on peut s'attaquer est l'aspect
graphique. Les développeurs ont révélé lors du making-of du jeu
qu'il s'agissait d'un des plus gros défis à relever pour proposer
une suite décente à Crash Bandicoot 2. Les critiques sont unanimes,
les graphismes frôlent la perfection. D'une netteté à toute
épreuve sans aliasing.
…....
Alors,
l'aliasing pour ceux qui ne connaissent pas c'est simplement la
correction d'un angle de caméra vis à vis des textures par des
lignes de pixels. En gros, si vous déplacez la caméra, vous pourrez
observer les textures sous un autre angle, mais la transition ne se
fait pas comme d'une diapositive à une autre comme chez mamie, mais
par une gestion de l'objet en 3D. Techniquement ce n'est pas vous qui
bougez dans un univers, c'est l'univers qui se déplace en fonction
de votre position. Aussi, l'objet 3D va pivoter et s'orienter
différemment selon la caméra. Lorsqu'on reproche à un jeu d'avoir
un aliasing de fou, c'est lorsque ce changement d'angle est
extrêmement frappant, notamment par l'apparition de l'objet 3D en
question ligne de pixels par ligne de pixels, ce qui ressemble à une ligne mal faite sur Paint. Une sorte d'escalier de pixels très net. Un peu comme pour les
images sur Minitel ou sur les vieux Amstrad. En français, on parle
plus de crénelage, ou d'effet escalier. C'est ce qui est à la base du
pixel-art. Aussi, moins l'aliasing est visible dans un jeu, plus les
graphismes seront nets et beaux.
A droite, un bon aliasing. A gauche, un mauvais aliasing |
Bref !
Les graphismes sont pour le coup à couper le souffle ! Les
niveaux bien que linéaires sont vastes et extrêmement détaillés
jusque dans l'arrière plan. Les jeux de lumières et d'ombres
s'enchaînent sans la moindre difficulté d'accommodation, les
textures ne se déforment pas dans tous les sens comme sur la
majorité des titres PS1, et surtout l'environnement très coloré du
jeu (que ce soit l'arrière plan ou les décors au premier plan)
évolue en temps réel. Par exemple, dans un des niveaux au
Moyen-Âge, on aperçoit un château fort au fond. Mais plus on se
rapproche de la fin du niveau, plus le château grandit, pour enfin
se retrouver à ses pieds. Et ce avec une animation exceptionnelle.
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En parlant de l'animation d'ailleurs, j'en profite pour souligner la perfection de celle-ci. Dans le niveau sous-marin ou en Jet-ski, les effets aquatiques sont saisissants. Certains critiques de l'époque parlaient même des vagues les plus réalistes jamais vues sur Playstation. Les environnements sont très TRES bien animés, mais rassurez-vous, les personnages le sont d'autant plus ! Crash bénéficie de très nombreuses animations toutes aussi détaillées que burlesques. Les développeurs ont voulu donner un effet comique à la mort pour la rendre moins frustrante pour le joueur, ce qui fait qu'en fonction de l'ennemi responsable de notre mort, Crash a de très nombreuses animations. Coupé en deux avec ses jambes qui partent sans lui, transformé en ange, embrassé par une grenouille, balancé par une chèvre, mangé par un requin qui recrache notre équipement, enlevé par un ptérodactyle, assommé par un pirate à la rame, éjecté sur la caméra, aplati, fondu, carbonisé, abattu, désintégré, il y en a pour tous les goûts !! Même chacun des personnages dispose de sa petite animation absolument géniale. Que ce soit pour le plus commun des ennemis ou pour les boss mémorables.
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Bon les éloges graphiques, c'est fait ! Passons à mon point préféré, la bande-son. Rien que l'écran-titre met dans l'ambiance avec cette musique inoubliable. Mais le meilleur, c'est que ce n'est pas un de ces jeux avec quelques musiques qui restent gravées à vie dans votre cerveau, mais une de ces perles rares qui proposent une OST géniale de bout en bout. Toutes les musiques sont géniales. Les percussions sont très bien rendues, la variété des instruments nous ferait presque oublier que nous ne sommes que sur PS1. Malgré le rendu très MIDI aujourd'hui, elles sont toujours appréciables et de bonne qualité. De plus, dans bon nombre de niveaux vous trouverez des niveaux bonus où y est diffusée un remix du thème principal de la série à la sauce de l'époque visitée. À l'orgue de barbarie, ou au synthé, 'y a pas à dire, cette musique swingue un max ! (expression dépassée depuis 2001, je sais).
À
cela s'ajoutent le sound design très cartoonesque mais très
supportable. Mais surtout, SURTOUT un excellent doublage français du
jeu. D'ailleurs petite originalité, pour pallier à certains temps
de chargement assez ennuyeux, l'équipe a eu l'idée de nous
introduire des petites scènes de dialogues avec les principaux
antagonistes. Malin !
Passons
maintenant au deuxième plus gros enjeu d'après les créateurs du
jeu : le gameplay. Jason Rubin, un des co-fondateurs de Naughty
Dog, fera part de sa volonté de créer une véritable richesse de
gameplays pour marquer la différence avec le précédent volet. Et
c'est un pari réussi. On retrouve le gameplay très simpliste des
niveaux en pseudo 3D, mais aussi de toutes nouvelles expériences.
Vous pourrez ainsi courir à dos de tigre, d'ours polaire ou de
dinosaure, dégoter une machine sous-marine très puissante, faire
des courses à moto dans les années 50, explorer les mers sur un
jet-ski, voler en biplan durant la seconde guerre mondiale. Tout cela
sans compter des boss iconiques qui proposent des expériences toutes
aussi variées. Sachant qu'une victoire contre les boss vous
octroiera un nouveau mouvement qui vous permettra de progresser comme
le double saut, la super tornade ou encore le bazooka à fruit wumpa.
Un plaisir de jeu tellement intense que rejouer aujourd'hui à ce
classique qui date de plus de 20 ans est toujours un pur plaisir.
La
durée de vie est ainsi décuplée. La quête principale nous lance
une fois de plus à la recherche des cristaux vus dans le deuxième
jeu. Mais, il est toujours possible de récupérer les reliques et gemmes cachées dans les niveaux. Détruisez pour cela toutes les
boîtes des niveaux et réussissez les niveaux cachés. De plus, il
est possible de participer à des contre-la-montre pour rallonger
l'expérience de jeu et éventuellement la partager en famille
(enfin, c'est probablement à ça que les développeurs pensaient en
créant cette option ^_^ ). Autant de fun sur un si petit CD, c'est
impressionnant.
Il
reste enfin le dernier point, le scénario. L'univers de Crash
Bandicoot a toujours été un peu cliché. En passant par les jungles
luxuriantes ou les montagnes enneigées, l'environnement a toujours
su être varié, mais pour se renouveler et éviter de tourner en
rond, les concepteurs du jeu ont eu l'idée d'utiliser le voyage
temporel pour visiter non plus des clichés géographiques mais
temporels. On se retrouvera ainsi à la préhistoire, au moyen-âge,
dans les années 50, à l'époque des pirates, sur la grande muraille
de Chine, comme vous aurez peut-être pu vous en douter depuis mon
avis sur les graphismes. Ceci-dit, je bute un peu sur ce point et
c'est pourquoi je ne mettrai pas 20 à ce jeu. Ce n'est que du
recyclage du scénario du 2. Récupère des cristaux à travers le
monde pour arrêter les forces du mal. Recyclage intelligent certes,
mais trop voyant à mon goût. Néanmoins, bien que le concept me
sembla un peu trop similaire au jeu précédent, l'intrigue permet
toutefois d'instaurer des personnages emblématiques de la série. On
découvre l'inquiétant Uka-uka, le jumeau maléfique d'Aku-aku. Le
docteur N.Tropy (jeu de mot sur l’entropie) inventeur de la
chrono-tornade, permettant le voyage temporel. Et Dingodile, une
créature mi-crocodile, mi-dingo au caractère pyromane et à
l'accent australien. Tous, bien entendu, accompagnés de thèmes
musicaux géniaux. Aussi, je pardonne son concept assez répétitif
pour son univers génial et riche.
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Conclure sur un tel jeu n'est pas compliqué mais pas aisé non plus. En effet, il est très difficile de ne pas s'emballer durant sa critique sur un titre aussi excellent. Faire preuve d'impartialité est très difficile. Personnellement, je trouve que le jeu est absolument excellent dans tous ses points. Certains penseront à relativiser, surtout quand on critique le jeu aujourd'hui, mais je pense qu'il est tellement marquant, au même titre que Spyro, Super Mario 64 ou Ratchet & Clank, qu'il mérite amplement les notes qui lui sont attribuées plus bas.
Et
bien entendu, je vous conseille absolument ce jeu. D'autant plus que
la première trilogie avait tellement suscité d'engouement que le 30
juin prochain, si vous n'avez plus de PS1, vous pourrez vous procurer
Crash Bandicoot N-Sane Trilogy sur PS4. Je sais pas vous, mais moi
j'ai hâte de voir ce que ça va donner ! ;)
Note
JV.com : 18/20
Note moyenne des lecteurs
JV.com : 18,4/20
Note
Jeuxvidéo.fr : 8,5/10
Note
Gamekult.com : 7/10
Note
Personnelle : 19/20
N'hésitez pas à faire part de votre ressenti sur ce jeu si vous y avez déjà joué, ou ce que vous avez pensé de la critique dans les commentaires ! :)
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